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La solitude du chien, cette maltraitance invisible



Pour bon nombre de maîtres, retrouver son chien après une longue journée de travail est un vrai plaisir. Mieux, ce peut être une source de réconfort, un des principaux avantages à avoir un chien.


Mais lui, comment vit-il réellement le quotidien qui lui est proposé ? Comment vit-il cette solitude imposée, lui qui est un animal social ?


Il ne faut pas oublier que les chiens domestiques ont pour partie le même rythme de vie que leurs maîtres. Tout comme eux, ils dorment la nuit, puis ils passent un peu de temps à leurs côtés au réveil,  avant qu'ils ne partent au travail. Mais ensuite, alors que leurs propriétaires vont de personnes en personnes et de situations en situations tout au long de la journée, les chiens sont quant à eux malheureusement livrés à eux-mêmes et seuls pendant de longues heures, sans contact avec qui que ce soit, dans un environnement immuablement inchangé.



En soirée, si les maîtres prennent le temps de promener leur chien et de les distraire un peu, ils ont de nouveau quelques moments heureux. Imaginez alors le désert de stimulations qu'ils vivent une bonne partie du temps, la pauvreté des heures qui s'écoulent sans occupation. Il suffit de se représenter laissé 10 heures durant tout seul dans sa chambre, sans aucune distraction, aucun moyen de communication, et ce tous les jours. Il y a de quoi devenir littéralement fou et malheureux, plongé dans une situation de souffrance émotionnelle intense. Cette solitude imposée ne correspond aucunement à la nature du meilleur ami de l'Homme. De ce fait, la privation de stimulations amène de nombreux problèmes de comportements du chien, à commencer par des aboiements incessants, des comportements destructeurs, de la malpropreté, etc. Tout cela est finalement fait pour rompre avec l'ennui ou le malaise de la solitude : c'est ce que l'on nomme l'anxiété de séparation du chien.


On observe aussi chez les chiens laissés trop souvent seuls un émoussement ou au contraire une exacerbation émotionnels qui feront qu'ils réagiront très fort à une stimulation banale ou pas du tout à une autre plus importante, une suppression ou augmentation des réactions, mais aussi une apathie, une attitude amorphe, un vieillissement prématuré, et même des problèmes de santé.Des millions de chiens domestiques, et même de chiots, sont ainsi livrés à eux-mêmes durant 5, 6, 7, 8 heures (voire plus) sur une seule journée. Qu'ils soient attachés dans la cour, enfermés dans l'habitation, livrés à eux-mêmes dans le jardin (parfois avec un autre animal) revient au même : ils sont sans présence humaine pour une période plus ou moins importante.Les conséquences de cette solitude imposée peuvent alors être nombreuses et graves pour un chien, autant psychologiquement que physiquement.


Peut-on limiter les dégâts ?

« Il faut bien travailler, on ne peut pas rester à la maison juste pour le chien ! » diraient les maîtres, et ils auraient bien raison, c'est indéniable. Cependant, la dureté de ce que vit l'animal l'est tout autant. Ainsi, on considère que cette solitude imposée est à la limite de la maltraitance ; c'est particulièrement le cas pour les animaux dont la nature énergique ne peut s'exercer que par des heures de course ou de flairage, comme chez les races de lévrier, ou pour les chiots, qui ont besoin d'aide et d'une présence pour bien grandir. Il existe donc quelques astuces pour limiter ce grand inconfort chez l'animal :Il faut tout d'abord que les maîtres évitent de trop le materner, car cela le rendrait involontairement dépendant, et il pourrait ressentir une grande détresse dès qu’il serait laissé seul, détresse liée à l'anxiété de séparation du chien ;Ensuite, les propriétaires pourraient demander à des personnes de sortir leur chien pendant les longues absences. Pour cela, ils peuvent faire appel à leur voisins, leur famille, ou encore à des promeneurs de chiens professionnels (dog walkers) ; Ils peuvent également lui proposer des jouets d’occupation pour chiens - les comportementalistes parlent d’enrichir son milieu - ou l'emmener faire de longues promenades, afin qu'il se dépense physiquement et qu’il récupère de la fatigue durant leurs absences. La solution des services de visites de chien à domicile, pour distraire l'animal et jouer avec lui, est aussi envisageable.



Le mot de la fin

Il n'y a pas de règle absolue pour définir le temps pendant lequel un chien peut rester seul sans dommage.Mais quoi qu'il en soit, force est de reconnaître que ce n'est pas le chien qui fait le choix de vivre dans les conditions de vie qu'on lui impose, et qu'il est tout simplement obligé de composer avec. Il ne faut donc jamais perdre de vue ses besoins physiologiques, et s'assurer que ces derniers soient malgré tout satisfaits. Ainsi, il est important de se poser les bonnes questions avant d'adopter un chien, celle du temps à lui consacrer arrivant bien entendu en premier sur la liste. Un chien est un être doué de sensibilité, non un objet de décoration que l'on pose par là pour faire joli. De la même façon, mieux vaut installer des alarmes plutôt que s'offrir un chien de garde que l'on abandonne sans interaction.Son adoption doit donc être mûrement réfléchie pour éviter de nombreux problèmes comportementaux, voire, dans les cas les plus extrêmes, un abandon du chien.





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